Je ne connais pas Raymonde Morin, je ne connais pas Bernard Fournier, je ne connais pas Jean-Marc Gébelin et non plus pas encore toujours pas Françoise Simonet ; ces quatre inconnu·es pour moi, assurément pas pour elleux qui en l’année qui s’écrit un neuf huit six, qui se lit mille neuf cent quatre vingt six, décident de créer l’association art3, décident bénévolement d’y exercer gratuitement leur intérêt pour l’art et d’offrir gratuitement leur temps aux artistes aux œuvres des artistes à des publics qui rencontrent les œuvres et les artistes en cela favorisé·es par le temps libre offert par les fondateur·rices d’art3.
En l’année qui s’écrit un neuf huit neuf et qui se lit mille neuf cent quatre vingt-neuf, art3 ouvre à Valence (vingt-six) un lieu d’une surface qui s’écrit un cinq zéro zéro et se lit mille cinq cents, lue ou écrite reste de mètres carrés pendant qu’à Paris je suis diplômé en design graphique.
Dans cette friche industrielle rue Denis Papin près et derrière la gare y seront montré·es de jeunes artistes mais aussi aidé·es en cela par art3 pour la création la production et la diffusion spécifiquement de leur travail mais tout autant de l’art contemporain plus largement. Je n’ai pas connu cette adresse.
Ce lieu à la très grande surface déjà énoncée lue et écrite, comprend cinq ateliers pour de jeunes artistes régionaux·les – qui veut dire Rhône-Alpes en l’année écrite un neuf huit neuf – un atelier d’exposition et deux ateliers studios d’accueil en résidence d’artistes européen·nes et non européen·nes qui pour autant restent internationaux·ales et lié·es au programme d’échanges toujours ou encore européens internationaux de la région Bade Wurtemberg en Allemagne ; de Catalogne et de Lombardie en Italie.
Les artistes s’échangent de manière inter-régionale grâce à art3 – en partenariat régulier avec le musée et l’école d’art de Valence – qui devient dans le temps et l’espace le lieu d’une exposition courte pour elleux, souvent augmentée d’une édition ou d’un multiple.
De l’année lue mille neuf cent quatre-vingt-dix-sept à celle toujours lue mille neuf cent quatre-vingt-dix-neuf, art3 par recrutement sur un poste à mi-temps et du salaire aussi, délègue la direction à Corinne Gambi, puis l’année écrite un neuf neuf neuf Valérie Cudel remplace Corinne Gambi, déménage art3 de la rue Denis Papin près et derrière la gare pour le huit rue Sabaterie – première et dernière adresse que je connais et de art3 dernière adresse également renseignée – au cœur de la vieille ville, pour une surface de deux cents mètres au carré et un salaire complet d’un temps également. Ce lieu nouveau plus petit garde néanmoins un espace d’exposition et un studio pour les artistes résident·es. Si l’aide à la création, la production et la diffusion reste prépondérante, une politique éditoriale plus développée et identifiée sera l’objet de l’attention aigüe de Valérie Cudel.
De nouveaux partenariats se développent et Sylvie Vojik rejoint art3 comme directrice en l’année écrite deux zéro zéro neuf au départ de Valérie Cudel. C’est à ce moment que je suis invité par l’artiste en résidence Philip Metz à y produire un événement.
art3 est était un lieu de création, de production et de diffusion en art contemporain, un lieu dont l’accompagnement de plus de cinq cents artistes et dont les signes écrits de quatre mille qui me sont alloués ne me permettent pas d’en dresser la liste, ni celle des œuvres produites au nombre de deux zéro zéro.
En décembre de l’année lue deux mille vingt et après trois années de travail concernant la possible relocalisation en un autre lieu de centre ville – la Bourse du Travail – la ville annonce renoncer à ce mouvement et en conserve la gestion.
Survient aussi un ensemble de désengagements des partenaires – Région, Drac – qui en fin de l’année écrite deux zéro deux deux ne permet plus à art3 de maintenir son activité avec le seul soutien annuel de la ville pour la somme en toutes lettres de dix mille euros, ni sa directrice Sylvie Vojik au seul salaire d’un temps plein de l’exigence d’un projet, d’une programmation dont l’exiguïté d’une surface d’exposition carrelée – et des moyens alloués – devenue identité aura su marquer les esprits par l’engagement sans renoncement des personnes impliquées jusqu’à l’épuisement.