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Du plateau de Millevaches à Limoges : LAC & S – Lavitrine

par Victorine Grataloup

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LAC & S – Lavitrine est un nom surprenant. C’est pourtant sur les bords d’un lac bien réel, celui de Vassivière, qu’est née cette structure d’art contemporain qui gère un espace d’exposition rue Raspail à Limoges. Nous sommes alors en 1983, et le Centre international d’art & du paysage de l’île de Vassivière n’existe pas encore. Sur l’île est organisé un symposium autour de la sculpture, à l’issue duquel Limousin art contemporain et sculptures – LAC & S naît à l’initiative d’artistes et de Marc Sautivet, professeur de mathématiques. Jusqu’en 2002, l’association va programmer chaque été des expositions au château de Nedde, en bordure du célèbre plateau de Millevaches. En 2003, tout change : de rurale qu’elle a toujours été, LAC & S devient urbaine en s’installant dans le centre-ville de Limoges et prend le nom de Lavitrine.

Ce pas de côté de 50 km, Kristina Depaulis (artiste et actuellement trésorière de l’association) le décrit comme « une grande transformation. À Nedde, notre activité a pris fin : soit on arrêtait, soit on trouvait une nouvelle forme. C’est là qu’après de nombreuses recherches, nous avons trouvé un lieu à louer en plein centre-ville de Limoges. Ça a soudé une équipe, ça a vraiment transformé notre engagement​. »

Cette remarque m’a d’autant plus interpellée que le contexte d’écriture de ce texte – celui de la longue grève interprofessionnelle contre la réforme des retraites, lors de laquelle s’est notamment formé le mouvement Art en grève – appelle à se pencher sur les conditions matérielles de travail des artistes et des structures. LAC & S – Lavitrine est une association formée par un collectif d’artistes, tou·te·s bénévoles mise à part une artiste actuellement salariée à mi-temps, qui programme aujourd’hui sept expositions par an, dans et hors-les-murs. Dominique Thébault, le président, a été rejoint – en plus de Kristina citée plus haut – par Jean-Marc Berguel, Antoine Gatet, Aurélie Gatet, Lidia Lelong, Mathias Le Royer et Martine Parcineau.

Un collectif d’artistes ne travaille pas de la même manière ni ne programme les mêmes expositions qu’un centre d’art dirigé par un·e commissaire. LAC & S a significativement – me semble-t-il – toujours rémunéré les artistes exposé·e·s, ce qui était bien loin d’être la norme dans les années 1980 (et n’est toujours pas systématique aujourd’hui).

« Même si la programmation est pluridisciplinaire, une sensibilité nous unit et fait perdurer une attention portée à la sculpture » souligne Kristina, « nous sommes nombreux·ses à être sculpteur·rice·s au sein du collectif. Toutes les décisions de programmation se prennent collectivement. On apporte une idée, puis tout est discuté. » La majorité des expositions sont collectives : « On a fait quelques monographies au début, mais on s’est vite rendu·e·s compte que ce qui nous intéressait c’était de croiser des pratiques. » Lavitrine est aujourd’hui pensée comme un lieu d’ouverture sur la jeune création, qui passe notamment par un partenariat avec la toute proche École nationale supérieure d’art de Limoges dont la pédagogie se veut attentive à la spécificité historique autour de la porcelaine et des céramiques. Lavitrine, tout aussi attentive à cet aspect de la création, développe depuis 2019 « Autres Multiples », un programme de production d’œuvres sérielles en volume réalisées par des artistes en collaboration avec des entreprises et des ateliers de porcelaine. La première édition, qui a mis en relation les artistes Bernard Calet, Florent Lamouroux, Eloïse Le Gallo et Bruno Peinado, mais aussi Kristina et Lidia, avec quatre entreprises installées en Limousin, vient de se terminer à Lavitrine et aura permis la création de trente éditions par artiste.




LAC & S – Lavitrine

lavitrine-lacs.org




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